Un filet de lumière traverse les lattes du volet et chauffe la joue d’Eva. Comme tous les mardi, elle va se lever, prendre une douche pour se réveiller. Une fois séchée, elle passe la main sur son ventre, elle n’est pas maigre, voire un peu enveloppée, quelques kilos en moins lui ferait du bien. Une crème délicieusement parfumée recouvre maintenant son ventre, sa poitrine, son cou. Elle redescend ses mains jusqu’à ses hanches. Rajoute un peu de crème au creux de ses mains et se masse sa jambe droite, sa cuisse, en faisant de petits cercle avec ses pouces. Tout en descendant, elle passe ses doigts derrière ses genoux, elle est sensible mais ça la détend. Des jambes bien épilées, les hommes aiment ça, en général. La crème embaume la salle bain. Elle finit par ses pieds, elle les masse, regarde que le verni n’est pas écaillé. De toutes manières, elle n’aurait pas eu le temps de les refaire, mais le marron Cassandre N°9 est encore là pour quelques jours, la nouvelle couche attendra le week-end.
Elle enfile un shorty coton et dentelle, aujourd’hui ce sera vert. Elle passe un corset assorti, un panaché de verts. Elle a la peau légèrement halée, et le vert ressort bien.
7h52. Il est temps de passer à la vitesse supérieure. La jupe longue tombe sur ses chevilles et sa chemisette aura un bouton négligemment défait, celui au niveau de la poitrine,évidemment. L’étape maquillage. Inévitable. Eye-liner fin noir et mascara noir lui donne un regard félin, le gloss assez naturel, met sa bouche légèrement pulpeuse en valeur. On arrête là pour aujourd’hui, le naturel, il n’y a rien de mieux, et elle ne veut paraître vulgaire.
C’est l’été indien, elle pourra encore mettre ses petites espadrilles, mais s’enroulera un châle autour du cou, elle aura l’air décontractée.
8h09. Après un thé et 2 biscuits au chocolat, elle saute dans sa voiture, mets le contact, vérifie sa station radio et consulte son planning. Eva est commerciale. Sensément un métier d’hommes, mais pour vendre des sex-toys rien de vaut une femme. Elle donne confiance, elle a de l’assurance et met les gens à l’aise.
Au programme cette journée, 3 réunions, style réunion tupperware. Elle a une clientèle régulière, mais elle doit parfois contacter des nouveaux adeptes aux jeux coquins.
25 min de voiture, elle répète son speach, son matériel est dans le coffre et la salle de réunion est prévue chez une cliente de longue date. Elle est en terrain connu.
Elle arrive dans une jolie résidence, belles voitures, belles maisons, beaux jardins, belles femmes, beaux hommes. Elle se sent bien, détendues.
La maison est agréable, elle sent bon. Ingrid la reçoit dans une tenue décontractée, très classe tout de même. Elles se mettent en place. La réunion va commencer dans 15 min. Il y aura environ une dizaine de participants. Eva ne connaît pas à l’avance les personnes présentes. C’est toujours intéressant de connaître de nouvelles personnalités. Elle ne peut s’empêcher de les imaginer en les mettant en situation. Stop, ce n’est pas le moment. Les premières arrivent. 3 Amies. Elles observent le salon, les fauteuils, la table avec les croissants, les boissons chaudes, le jus d’orange ou le champagne pour les plus festives. Eva présente ses réunions avec toujours beaucoup de soin. L’atmosphère est détendue, soignée, les couleurs sont pastels, la nappe, les chaises les voiles aux fenêtres, et assorties à quelques notes foncées, des coussins pourpres et des dessous de verres bordeaux.
9h10 : Tout le monde est en place. 9 femmes et 3 hommes. Surprenant. Les hommes ne participe que rarement à ces rassemblements. 2 des hommes sont venus en couple, des couples qui recherchent de nouvelles expériences. De nos jours, il faut innover, inventer, la routine tue le couple. Ce sont surtout les femmes qui motivent leur compagnon. Mais, ce matin, il y a un homme, venu seul. Bizarrement, il a un charme fou. Il paraît la quarantaine, les tempes grisonnantes, et du gel pour modeler ses cheveux, coupés en brosse. Il sent Kenzo. Eva a un péché, elle hume, respire, cherche le parfum d’hommes, dans la rue, dans les files d’attente quand elle croise un mâle. Elle s’enivre de parfum d’hommes. Elle commence à les reconnaître facilement.
La réunion commence. Une cliente régulière commence. Elle parle de ses expériences depuis la dernière réunion. Elle parle des boules de geishas. Elle se lâche.
« J’ai hésité à les mettre pour une journée de boulot, mais après m’être convaincue, je me suis lancée. J’ai pris le modèle avec 2 boules, pour commencer. Je les ai enfilée, l’une puis, l’autre, lentement, mais facilement. C’est une drôle de sensation. C’est doux, j’ai pu tout de suite jouer, en bougeant mes hanches, mes cuisses, lorsque je marchais, en montant les escaliers. En fait, leur intérêt se situe surtout dans l’imaginaire, J’étais conscience à chaque instant d’avoir dans le vagin deux, … deux objets… vibrants légèrement. Je sentais vivre son corps, et, en public, sensation d’avoir son petit secret. Mon imaginaire a fonctionné toute la journée, parfois, excitée, parfois gênée, sans raison. Le soir, j’étais chaude comme une braise. J’ai appelé un bon copain pour qu’on aille boire un verre. Je n’avais qu’un idée en tête. Avoir l’Orgasme, avec un grand O. J’en ai eu deux pendant la journée, mais seule ça ne compte pas. On a bu une bière, puis deux, puis un bourbon, puis deux. Je commençais vraiment à avoir la tête qui tourne. A l’intérieur de moi, je sentais ces deux boules qui me faisaient frémir. J’avais le feu dans le corps. J’ai demandé à mon pote de me raccompagner. Le plan fonctionnait à merveille. Il est monté et là, je lui ai dit que j’avais utilisé un sex-toy toute la journée et que j’avais vraiment envie de continuer le jeux à deux. Ca a été l’extase. On a joué ensemble tous les deux. C’était une autre façon d’utiliser les boules. Il les a enlevées délicatement, puis… »
Elle était prête à continuer, mais Eva vit que 2 des nouvelles clientes commençaient à regarder dans la décoration, ce qui n’était pas bon signe. Elle lui coupa poliment la parole.
Une autre fit part de ses dernières expériences, sans rentrer dans les détails. Elle présenta de nouveaux modèles, des plus longs, des plus gros, des plus funs, des plus réalistes et des standards.
Les couples s’intéressaient à des pingouins, des godes de tailles respectables, aux anneaux vibrants.
Le solitaire regardait timidement. Eva s’entreprit de connaître le motif de sa présence. Elle profita d’une tournée de champagne, pour le questionner discrètement.
« Salut, Eva. » dit-elle en lui tendant la main.
« Gary » dit-il en lui tendant la sienne. Il lui serra délicatement. Il avait les mains douces, il prenait soin de lui. Un crème légèrement parfumée, très agréable. Elle lui lâcha sa main, lui caressant la main. Il fit un sourire timide. Elle continua :
« Tu es un ami d’Ingrid ? » Une pensée lui traversa l’esprit. Ho non, pas maintenant, il fallait qu’elle garde son calme.
« Oui, une connaissance de boulot. Elle parle assez facilement, alors je me suis dit, qu’en tant que célibataire, ce serait une occasion de connaître un peu mieux les désires des femmes, .. pur mieux les satisfaire. »
Sincère. Il était franc. Ca lui plut. Un autre flash. Elle en nuisette de soie bordeaux, lui, nu. Un tatouage sur l’épaule droite. Elle allongée sur le lit, lui sur elle. Lui dans elle. Elle n’imaginait que ses fesses, fermes, rebondies. Son pénis, qu’elle sentais aller et venir en elle. Stop. Il ne faut pas. Pas maintenant.
« C’est un très bon moyen. Tu veux un renseignement particulier. » Elle ne perdait pas le nord. Pas encore. « Tu veux juste savoir ce qui nous attire, ce que nous préférons, ce … »
Il lui coupa la parole, heureusement, elle perdait pieds. Pourquoi cet homme lui faisait tant d’effets. Il prit un vibromasseur “Glam” Minx”, un vibro de luxe, serti de cristaux Swarovski et une traîne en fourrure, approcha ses lèvres de son oreille et lui susurra :
« Je voudrais savoir m’en servir… parfaitement ! »
Elle eu un frisson, qui parti du cou, jusque sous la plante des pieds. Elle agrandit ses yeux, qui rappelèrent ceux d’un chat. Elle était complément déstabilisée, mais comme si son esprit était embrumée, elle lui murmura à son tour :
« Je peux donner des cours particuliers. »
Ho non, qui avait dit ça. Pas elle, mais si. Elle rosit finalement.
Gary fut surpris, mais décrocha un sourire malicieux. « A quelle heure ? »
Puis tout s’enchaîna. Le rendez-vous fut donner, la réunion terminée, puis la seconde et la troisième et la journée touchait à sa fin.
Eva était dans un état second.
20h45. Il arrive à son appartement. elle n’a jamais vécu cette situation. Elle ouvrira à un inconnu. Peut-être un pervers. Peut-être un gentleman.
Il sonne. Elle ouvre, il est accompagné. Surprise. Déception. Une belle femme, brune, plutôt mince, très classe.
Elle est complément ébranlée, mais garde le sourire. Il s’explique, dans la cuisine, une fois qu’il se retrouve seul avec elle.
« Je me suis dit qu’une relation à trois serait possible. Si ce n’est pas le cas, dis-le moi, je la ramènerait chez elle avant le dessert et nous reprendront la fin du repas tous les deux. »
Elle n’en revenait pas. D’un autre coté, la situation était déjà invraisemblable. Alors un peu plus ou un peu moins…
« C’est déstabilisant. Je ne m’y attendait pas mais un peu de surprise n’a jamais fait de mal ! Je suis partante. »
« J’essayerais de rester le plus soft possible. »
« Ok. »
Et le repas fut servit comme entre copains de vieille date. Ils passèrent au digestif. L’alcool aidant, ils se décontractèrent. Eva s’assit sur le sofa entre Eléonore et Gary. Elle commença à caresser avec sa main gauche la cuisse de Gary, pendant qu’elle posait ses lèvres sur celles de Eléonore. Elle n’avait eu qu’une très courte relation homosexuelle, qui n’avait pas vraiment dépassé le stade de pelotage. Un CD de blues participait à l’atmosphère qui devenait de plus en plus électrique.
Eléonore passa ses mains dans le corset d’Eva. Gary l’ouvrait de son côté délicatement, en lui caressant le dos. Il la léchât, en faisant glisser sa langue doucement de son épaule à son oreille. Eva avait tous ses sens en ébullition. Eléonore se déshabilla, il en fit de même. Pendant ce temps Eva prit quelques sextoys, 2 godes, un stimulateur clitoridien, un cône, des Doigts vibrants.
Eva avait beau travailler dans le monde des plaisirs sexuels, elle ne maîtrisait pas forcement tous les jeux qu’elle vendait. Mais ça serait une expérience nouvelle d’apprendre à en profiter.
Gary vint à sa rencontre, la prit par la taille et l’assit sur la table à manger. Il lui prit des main un des deux vibro, qu’il mit en marche. L’objet émit un petit son sourd. Il le glissât contre son sein gauche, puis le fit descendre lentement jusqu’à son pubis. Eléonore, à son tour commença à jouer seule avec le cône en s’asseyant dessus. Elle gémissait.
Gary recommença à la lécher, son oreille, son cou, sa poitrine, son ventre, son pubis, ses lèvres. Gary pénétra Eva avec le vibro ; Quelle agréable sensation, il maniait l’objet avec beaucoup de facilité et le plaisir, qu’elle en avait, été grandissant à chaque minute. Eléonore les rejoignirent et tous les 3 se mélangèrent, se caressèrent, se frottèrent, se pénétrèrent. Leur ébats continuèrent pendant quelques heures.
Le soleil commençait à pointer. Eva se réveilla la tête posée sur ventre d’Eléonore. Elles étaient nues, leurs cheveux s’étalaient sur le tapis. Ils s’étaient, tous les 3, endormis dans le salon, épuisés par des heures de jeux sexuels. Gary préparait le café. Il sourit lorsqu’il vit Eva éveillée. Elle sut que cette nuit ne se renouvellerait pas, en tout cas pas avec les mêmes partenaires. Cette soirée était comme un rêve, certes un rêve érotique et très agréable, mais un rêve, avec une fin. Le réveil était doux, encore sensuel.
On était le mercredi et Eva allait devoir continuer sa journée, en exhibant les jeux avec lesquels elle avait passer une nuit inoubliable.